[Mini-story] - Eau-tarie, l'écume shooteur

[Introduction] - Les mini-stories seront des histoires annexes, qui auront pour but de conter la vie dans la cité de Karma. Les évènements se déroulent en-dehors de l'histoire et n'ont aucun rapport logique avec la trame principale. Vous pourrez poster vos commentaires, vos impressions, vos critiques à la suite de ce post, contrairement à l'histoire principale, où une section spécifique a été créée. Merci de continuer à me suivre et bonne lecture !

   11 Descendre 645. Le froid hivernal commençait à souffler sur toute la ville. Les premiers flocons étaient déjà tombés et chaque habitant avait fait sa réserve de bois. Pour sortir, le petit Steamer Eau-tarie, de la guilde des Crafteurs, décida d'enfiler une veste bien chaude et de porter son écharpe rouge assortie. Emmitouflé sous ses couches vaporeuses, il commença à traverser la rue, déjà bien enneigée. Le vent se levait et les flocons de neige réduisaient la vision. Eau-tarie repositionna ses lunettes teintées rouge, pour se couvrir les yeux. Les Steamers avaient un avantage avec leurs lunettes : celles-ci pouvaient posséder plusieurs fonctions. Notre jeune ami fit un grand sourire et régla ses montures, de manière à zoomer sur une personne.
"- Hmm... Du B, murmura-t-il. Non ! du C !"
   Modifiant la vergence de ses verres, il se triturait les neurones, quant au bonnet que pouvait avoir la demoiselle, au bout de la rue.
"- Ooh ! Et là, du C aussi ? Hm non, ce serait plus du B."
   Il tournait sur lui-même, tel une girouette et se questionnait à chaque personne rencontrée. Au bout d'un moment, il en eut assez de revoir les mêmes personnes et avança un peu plus loin. Il rejoignit la rue marchande qui, malgré la neige incapacitant un peu la marche, était pleine de monde. Cette allée était suffisamment espacée pour contenir une rangée de stands de chaque côté et un large passage au milieu. Elle s'étendait sur plusieurs dizaines de mètres et on pouvait avoir l'impression que tout Karma était réunie en ce lieu. Eau-tarie zooma en arrière ses lentilles pour avoir une vue globale et se promena entre toutes les boutiques. Il pouvait y trouver de tout, de la nourriture, des armes, des vêtements et même des jouets. Il sentait l'ambiance festive emplir cette rue. Soudain, une bonne odeur de porkass grillé lui chatouilla les narines. Intéressé, il se dirigea dans sa direction et tomba nez-à-nez avec la vendeuse qui, derrière son comptoir, cuisinait avec adresse la viande salée. Le feu était suffisamment intense pour que la préparatrice ne porte pas de vêtements chauds et le Steamer resta planté devant le stand, à contempler l'agilité et la dextérité de la vendeuse. C'était une Ecaflip brune, qui portait un juste-au-corps et s'était attachée ses cheveux en queue de cheval. Elle dansait près de ses grills, comme une déesse des fourneaux.
"- C'est un bon C, voire du D" se dit-il en tête, en l'observant de plus près.
   Il s'était tellement rapproché que la jeune femme s'avança vers lui et le regarda avec un grand sourire.
"- Que puis-je pour vous, mon cher monsieur ?" demanda-t-elle.
   Eau-tarie recula vivement, en sentant de la bave couler du coin de sa bouche et remit son chapeau en place.
"- Ah bonjour, fit-il. J'aimerais goûter votre viande, elle m'a l'air succulente.
- Très bon choix, mais je vous préviens, ce n'est pas de la viande bon marché ! Je l'ai chassée moi-même et j'y mets tout mon amour pour servir les clients !
- Tout... votre amour..." murmura-t-il en ne la quittant pas du regard.
   La jeune femme prit un long couteau bien aiguisé et trancha d'un geste précis, un bon morceau de viande. Elle l'apporta sur le comptoir, enroulé dans un sachet et le présenta.
"- Ça vous ira ? questionna-t-elle. Ca fera trois cent mille kamas.
- Oui, oui... Trois cent mille, même plus si vous voulez..." murmura le Steamer, hypnotisé.
   Il ne cessait de fixer son haut et lorsqu'il prit la viande dans ses mains, se retourna machinalement, comme un automate à qui on avait assigné une tâche. Il rentra chez lui, avec un sourire béat et s'affala dans son fauteuil, près de la cheminée. Le jeune Steamer rêvait de la bouchère qui lui avait vendu ce bon morceau de viande et il passa le reste de la journée, assis, perdu dans ses pensées.

[The end]